Hey ! Salut toi ! C'est gentil de venir me voir, je suis nouveau en ville et l'on m'appelle L., j'ai 19 piges et je viens de // ! Si j'ai atterri à Adelaïde c'est grâce à mon agence de voyage, Bazzart. Mais bon c'est plutôt chouette par ici, d'ailleurs je risque de trainer pas mal dans les rues au moins 5 à 6 fois par semaine. Enfin, je dois aller faire des courses, mais avant de partir je veux vous dire que j'ai hâte de jouer parmi vous !

« Bonjour, je m’appelle Maxine. Je suis française, je suis née à Berlin et j’habite à Sydney. »

Cette présentation a toujours suscité des rires, sinon des sourires amusés ou des haussements de sourcils interloqués. Eh bien, quoi ? Vous n’avez pas un père ambassadeur qui passe, au plus, trois années dans une même nation. Ma vie se résume en une série de voyages d’un pays vers l’autre. A peine je commençais à prendre mes repères, tisser de nouvelles amitiés que j’étais déracinée de mon environnement pour une contrée inconnue. Les séparations se faisaient toujours dans les larmes. On se promettait de s’écrire, de se téléphoner chaque semaine… Mais le temps passait et effaçait ces liens fragilisés par la distance. On ne les oubliait pas. On enfermait ces amitiés éphémères dans un coin sombre de son esprit. Et elles ressurgissaient parfois, meublant ces soirs froids et esseulés, enduisant l’atmosphère qui prenait une teinte sépia, d’une douce nostalgie.

Ainsi pendant mon enfance, rares furent les personnes qui posèrent une marque indélébile dans ma mémoire. Ma famille prenait évidemment une dimension sérieuse dans ma vie. Mon père était peut-être souvent absent cependant il me réservait une tendresse infinie. Ma mère n’était pas l’allégorie de l’épouse aimante et fidèle ; elle fréquentait d’autres hommes et ne s’en cachait pas. A défaut, elle était une femme forte qui tenait à l’union de sa famille. J’ai eu plus d’une occasion d’en vouloir à mes parents mais je ne suis pas ingrate. Ils ont soufflé la vie dans mon être et m’ont façonnée en m’éduquant à leur image, tout le mérite leur revient. Le tort aussi, bien évidemment.

Mes défauts sont impardonnables. Derrière mes bonnes manières et ces affreuses modalités, se cache une jeune femme au cœur rebelle et indécis. On me dit capricieuse et pourrie gâtée. Ils n’ont pas tort, je l’affirme bien ouvertement. De même, il me plait de sentir des regards admiratifs sur ma personne. J’aime qu’on me porte de l’attention. Mon caractère est bien mauvais, je ne suis pas facile à vivre. Cependant, j’ai l’avantage de dissimuler ces torts lorsque j’en ressens le besoin. Je deviens alors cette jeune femme bien éduquée, aux airs gracieux bien dignes de son rang. Une couture que je ne quittais que peu, soignant ainsi mon image et mon nom.

Faute de trouver une personne à qui m’attacher, je me consacrai à mes passions. Celle de l’équitation me vint naturellement de mon père qui adorait monter. Celle de la danse, par opposition, fut une histoire particulièrement complexe. Telles les petites filles de mon entourage, on m’imposait la danse classique, très jeune. Je n’y voyais rien de spécial. C’était une occupation comme une autre… jusqu’à ce que je rencontre Aleksey. C’était un jeune russe nomade que mon frère avait marqué comme son meilleur ami. A seize ans, ils étaient inséparables. Je n’avais que sept ans à l’époque. Aleksey me fascinait avec ses cheveux longs, sa guitare sèche et sa voix caressante. Je me plaisais dans sa société même si Alexandre, mon frère, ne supportait pas que je sois dans ses pattes. Il m’initia à la musique et me regardait danser avec un sourire au coin. Nos rituels étaient bercés par des mélodies jouées sur sa guitare. Il disait souvent que la danse était une poésie muette. (*) Que si j’aimais sa musique, je ne pouvais abhorrer la danse. Je me mis à aimer cet art du plus profond de mon être et m’y adonnai de toute mon âme.

Je ne pense pas que mes parents furent particulièrement ravis que je me consacre à la danse. On ne gagne rien à être danseur. La vie d’un danseur se résume à ses années de jeunesse où il doit se battre pour atteindre la gloire. La retraite vient bien rapidement et efface tous ces efforts menés. Là alors, le danseur peut ou devenir coach s’il était une étoile, ou se restreindre à une vie misérable sans revenus. Mon père ne cessait de répéter cette tirade. Je devais d’abord consolider les bases de mon avenir avant de songer à mes passions. Mais il n’obtint rien avec moi car je faisais la sourde oreille. Je savais d’ores et déjà que mon futur aurait comme fond sonore de la musique et tanguerait sous les mouvements d’une chorégraphie endiablée.

J’attendis qu’on déménage à Sydney pour revenir à la charge. Mes parents, accablés, acceptèrent de m’inscrire à une académie de danse. J’avais seize ans, le chemin que je désirai venait de s’ouvrir devant moi. J’allais commencer mon sérieux apprentissage.

J’avais l’habitude de me rendre à l’académie lors de mon temps libre pour regarder les autres danser. Sur l’estrade, deux corps dansaient en parfaite symbiose. Mon regard ne quittait guère le jeune homme qui évoluait sur scène. C’était la première fois que je le remarquais ; nous n’avions pas cours ensemble.

« Il est doué. » Mes yeux brillèrent de convoitise. « Et il est bel homme. Comment s’appelle-t-il ?
- Cullen. Je ne lui ai jamais connu une fréquentation. Je crois qu’il ne s’intéresse pas aux filles.
- Dommage » dis-je, d’un ton doucereux. « Ca doit être un privilège de l’avoir comme partenaire. As-tu remarqué ses mouvements ? Je n’ai jamais vu tant d’élégance. Regarde, il n’y a aucune coupure entre ses pas, on dirait qu’il a fait ça toute sa vie... »

Quand ils terminèrent leur enchaînement, je fus la première à applaudir. J’adressai un sourire charmeur à Cullen avant de rebrousser mes pas vers la sortie.

J’eus souvent l'occasion de croiser Cullen. Je venais souvent le regarder danser. J'appris que la danseuse qui l'accompagnait n'était pas sa partenaire. Il excellait en solo et en duo. Je l'observais longtemps avant de l'aborder. Ma requête fut directe ; je le désirais comme partenaire. Je ne m'attendais pas surement pas à un accord direct. Je fus si surprise par sa réponse que j'en fus déstabilisée.

Nous pûmes ainsi passer plus de temps ensemble. J'appris à connaître Cullen. La personne au-delà du danseur. C'était l'image de l'homme dont je pouvais tomber amoureuse. Cependant, comme j'avais eu vent de le désintérêt de Cullen pour les femmes, je rendis mon coeur hermétique et lui réservai une amitié foudroyante, presque effarante. Il n'y avait pas que de la danse entre nous. C'était plus que ça ; un lien que je jugeais inébranlable.

Nous étions allongés sur l'herbe, dans le parc voisin à l'académie. Nous avions l'habitude de nous retrouver là en avance avant de marcher ensemble avant notre entrainement. C'était mon endroit préféré à Sydney. « T'ai-je déjà dit que j'adorais danser avec toi, Cullen ? » Je me mis sur mon séant pour le regarder. Un rire secoua mes frêles épaules. « Un bon million de fois, n'est-ce pas ? C'est sincère. » De nouveau, je m'allongeais, un bras derrière ma tête, mon regard rêveur caressant les nuages qui défilaient devant nos yeux. « Sais-tu ce qui me fait encore plus plaisir que de danser avec toi ? Le fait que je n'aurais pas à suivre ma famille lors de leur prochain déplacement. Je resterai ici, avec toi, pour toujours. Et rien ne nous séparera. On continuera de danser jusqu'à notre tout dernier souffle. »

Mais c'était sans compter cette nouvelle rencontre qui alluma un brasier en ma personne. Lachlan. Je connaissais son existence depuis longtemps sans l'avoir vu une seule fois. Chaque fois que Cullen parlait de lui, une jalousie douceâtre me consumait. Je fis finalement sa rencontre dans un concert où m'avait emmené Cullen. J'eus l'impression de remonter des années en arrière en voyant Lachlan à la basse, foudroyée par sa musique, son charisme et sa présence sur scène. Il maîtrisait son instrument avec talent et arrivait à communiquer sa passion aux autres. J'en fus ébranlée mais je ne m'en formalisais pas. Cullen me l'avait décrit comme une personne particulièrement arrogante malgré ses qualités. Et dieu sait combien je ne supportais pas ce genre de personne.

Je m'étais trompée. Plus je le fréquentais, plus ma raison flanchait. Un jeu de séduction intense se tint entre nous. Lachlan se plaisait à essayer d'attirer mon attention et sans scrupule, je fis mine de ne rien remarquer. Je cachai cette attirance mutuelle aux regards indiscrets. Un instinct semblait me dire que Cullen ne serait guère ravi de la tournure des choses. Conclure n'avait jamais été mon but mais si je devais finir dans le lit de Lachlan, autant être préparée. Je me tournai naturellement vers Cullen qui était l'homme en qui j'avais le plus confiance. Ce fut une nuit douce et délicate. Cette nuit-là, je devins femme.

Frivole et volage, je me fis plaisir en rendant Lachlan jaloux. Il ne semblait guère se décider à m'approcher et je ne savais guère la raison de son irrésolution. Je connaissais son caractère fêtard et charmeur et me disait que ce n'était qu'une question de temps. Cependant, je ne fis rien pour l'aider. Et les années passèrent, emplies de plaisir, de débauche de cachotteries, de doutes.

Mais ce qui devait arriver, arriva. Lachlan m'attira dans ses filets. Nous passâmes une nuit torride, comblée de sensualité. Nous nous mîmes ensemble et goûtâmes au plaisir d'une liaison cachée. Le risque d'être découvert abreuvait nos caractères flamboyants et casse-cou. Je savais que c'était mal mais je faisais taire la voix de ma conscience. Il était trop tard de tout avouer. Les dégâts seraient irréversibles. Je ne voulais pas perdre mon meilleur ami et je ne voulais surtout pas que Lachlan et Cullen se brouillent à cause de moi. De même, je ne pouvais me résoudre à laisser partir mon compagnon. Le dilemme était trop dur. Je préférais taire cette relation sordide et laisser le temps faire sa tâche.

Puis un jour, tout s'écroula. Cullen était parti. Sans un mot, sans une explication. Je connaissais la raison au fond de moi. J'étais au milieu d'une voie qui menait à deux culs-de-sac, avec l'impossibilité de retourner en arrière. Mon impulsivité aidant, je ne réfléchis pas longtemps à une solution. J'allais partir pour Adelaïde. Lachlan venait avec moi, sans connaître mes raisons. J'allais retrouver Cullen et essayer de renouer les liens brisés. J'étais décidée à recoller les morceaux, à rendre à Cullen et à Lachlan leur vie d'antan... Effacer mon souvenir dans leurs mémoires, m'effacer et m'éloigner de leur vie...

Si seulement je le pouvais. Je suis bien trop faible pour ça.

(*) Citation de Simonide de Céos

Magnifique fiche , j'aime beaucoup ton personnage , il nous faudra un lien du tonnerre qui déchire sa grand mère en string mais en attendant...
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Mais bon je suis sûre que tu es surtout impatient(e) de créer ta fiche de liens ainsi que ton répertoire de RP pour te faire des amis ! Tu peux également aller créer un scénario, si ton personnage a besoin d'un lien en particulier ! Sinon je te recommande vivement le flood où l'on s'amuse comme des petits fous ! Mais surtout le plus important le RP