« La neige, c’est de l’eau gelée qui se dépose sur le sol chaque hiver. Une fine pellicule blanche très froide. J’adorais m’asseoir devant la fenêtre avec un chocolat chaud et un livre, et la regarder tomber gracieusement du ciel pendant des heures. Quand le vent la balayait, j’avais l’impression de voir parmi ses tourbillons une femme danser, j’entendais la nature chanter. Un jour je te ferai découvrir la neige, je te le promets. »Ҩ life is a joke.
Aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais quitté Adélaïde. Pas par faute d’argent non, ma famille était bien trop riche ne serait-ce que pour trouver ce prétexte. La véritable raison, c’était le temps. Mon père travaillait toute la journée et ne rentrait que tard le soir. Ma mère, femme au foyer, ne serait jamais partie sans son précieux mari, originaire d’Angleterre. Ils s’étaient rencontrés deux ans auparavant et avaient connus le coup de foudre. Mon archaïque géniteur, qui aimait les choses faites dans les règles, demanda la main de ma mère très rapidement et elle tomba enceinte peu de temps après. Ce genre de relation un peu précipité semble fragile, pourtant vingt-cinq ans plus tard ils sont toujours aussi amoureux. Je suis né de l’union de ces deux êtres que tout opposait : il était riche, beau, reconnu comme homme d’affaire dans le domaine international. Jeune déjà, il avait gravit les échelons de la gloire à une vitesse fulgurante, détruisant tous les obstacles qui se dressaient devant lui. Ma mère venait quant à elle d’une famille simple d’Adélaïde, pas forcément jolie, mais avec un cœur en or. C’est au cours d’un voyage d’affaire qu’ils se rencontrèrent. Si je vous raconte cette histoire, c’est que je l’ai entendue des dizaines de fois au cours de mon existence. C’est quand j’ai rencontré Snow que ma mère a commencé à me la raconter. Le mariage a permis à ma mère de vivre dans des conditions plus qu’agréables et de se mettre en sécurité financièrement, quoi qu’il arrive. Je n’ai jamais manqué de rien, j’ai même eu beaucoup plus que ce que je ne voulais. Les cadeaux, les objets, l’argent … Je n’en avais rien à faire. Enfin, tout ce qui m’intéressait, c’était l’amour de mes parents. Or mon père semblait plus déterminé à m’élever à la dure, comme tout Wilson qui se respecte. Ma mère m’apporta l’affection nécessaire quand mon géniteur avait le dos tourné, tant et si bien que dès ma plus tendre enfance je développai des liens plus forts avec l’unique femme de la maison.
Tout ce que je faisais, je le faisais pour mon père. Pour qu’enfin il soit fier de moi et le dise. J’avais beau ramener de très bonnes notes à la maison, me conduire en fils exemplaire, me montrer mature et responsable … Rien n’y faisait. Chaque fois il trouvait quelque chose à redire, me faisait largement comprendre que j’étais imparfait. Savez-vous à quel point c’est dur pour un enfant de courir après la reconnaissance de son parent sans jamais la trouver ? Tant et si bien que peu à peu, j’ai complètement arrêté toute cette mascarade. Ce ne me ressemblait pas, ce n’était pas ce que je voulais. L’argent et la réussite n’étaient pas mes soucis principaux non, j’avais uniquement envie de me faire des amis et m’amuser. Alors que jusqu’à présent j’avais toujours été relativement solitaire, je me fis un tas de copains en un rien de temps et on me déclara meilleur joueur de foot de la récré. Peu à peu, au lieu d’inspirer une indifférence totale à mon père, je provoquai chez lui une déception terrible. Si cela me fit mal au début, je n’en montrai rien. Je décidai de vivre selon les principes que je m’étais fixé. Tel John Lennon, je répondis avec grâce que plus tard je voudrais être heureux quand on me demanda ce que je voulais être plus tard. Et quand on me répondit que je n’avais pas compris la question, je déclarai qu’ils n’avaient pas compris la vie. Malgré ces problèmes avec mon père, je n’ai pas été malheureux. Non on peut même dire que j’ai été un enfant gâté et choyé, bien entouré et aimé de ses proches. Je grandis dans des conditions favorables pour un enfant, bien loin des scénarii catastrophes que l’on peut lire dans les livres : parents morts dans un tragique accident de voiture, maladie qui a dévasté la sœur, viol … Non, j’ai eu une vie banale et sans rebondissement, et cette routine rassurante m’a permise de devenir celui que je suis aujourd’hui ; un homme épanoui et vivant. Ma sœur est née quand j'avais cinq ans. Pour moi elle représentait énormément, dont la fin de la solitude à la maison. On me laissa le choi du prénom, je décidai alors qu'elle s’appellerait Hope.
« Hope … Ça lui va bien, Hope. » dit ma mère avec un sourire tendre.
J’avais douze ans quand je l’ai rencontrée. C’était l’été et je profitai des grandes vacances pour me promener avec mes amis. Nous étions rentrés au collège un an plus tôt et le monde était à nous. Nous avions l’impression d’être immortels, ne prenions pas la vie au sérieux. Peu importait les conséquences, tant que nous avions le sourire.
« Regardez la fille là-bas, elle a l’air de s’ennuyer ! On va la voir ? » Je tournai les yeux vers la fille en question.
« T’es malade ! Elle va avoir peur de nous, on est six je te rappelle. Et six garçons. En plus, ça a l’air d’être une gamine ! » s’exclama l’un de mes potes, et tous éclatèrent de rire.
« Je vais la voir moi ! » lançai-je.
« Caleb est amoureux ! » crièrent-ils en cœur.
« Fermez-la ! » répondis en riant à mon tour. La vérité, c’était que je détestais voir des gens seuls. J’avais connu ça moi aussi, et je savais à quel point c’était désagréable. Elle avait l’air aussi perdue que seule et je ne tardai pas à découvrir que la fille n’était pas d’Australie.
« Je m’appelle Snow. » me dit-elle. J’écarquillai les yeux et lâchai un petit rire amusé.
« Drôle de prénom dans un pays où on ne connait pas la neige ! » déclarai-je, avant de le regretter aussitôt. Snow était véritablement vexée ! Alors que je détestais normalement les filles qui boudaient pour un rien, je trouvais son comportement adorable. Elle-même l’était, il fallait bien l’avouer. Avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus, elle avait l’air d’un ange. Pour me faire pardonner, j’acceptai de passer un moment en sa compagnie. J’étais la seule personne qu’elle connaissait à Adelaïde, aussi ce qui aurait dû durer seulement une heure ou deux s’allongea jusqu’à la fin de la journée. Le temps passait si vite à ses côtés que c’en était effrayant. Et chaque jour jusqu’à ce qu’elle rentre, nous passâmes le moindre de notre temps libre ensemble, prenant ma maison comme terrain de jeu. Nous n’étions que des enfants, seulement des enfants. Si nous avions su que nos destins seraient irrémédiablement liés à jamais ! J'aurais aimé que cela dure éternellement ... Que chaque jour jusqu'à la fin de notre vie on se retrouve ainsi dans un monde que nous avions bâti ensemble et dont nous étions le roi et la reine. Un monde où la vie nous souriait à chaque instant. Pourtant vint le moment où Snow repartit ... Et une nouvelle année scolaire commença.
Durant les années qui suivirent, Snow et moi nous écrivîmes un peu. De plus, elle venait chaque été à Adélaïde et c’était toujours un immense plaisir de se retrouver. Tandis que nous grandissions, l’amitié fit peu à peu place à l’amour. A ses côtés j’avais des ailes dans le dos, ce mois où elle venait était comme un rêve. Mais un rêve qui prenait trop vite fin. Aussi je décidai de ne pas m’attacher davantage à Snow pour me consacrer aux filles que j’avais autour de moi et que je pouvais voir tous les jours. Mes années collèges passèrent rapidement et facilement. Parce que même si j’avais décidé de ne plus me prendre la tête pour les résultats scolaires, je n’en restais pas moins quelque peu intelligent et je m’en sortais avec des notes honorables. J’eus ma première copine à la fin du collège. C’était une brune très jolie que tous les garçons admiraient et que j’avais fait semblant de vouloir aussi pour me donner une certaine consistance. Aussi, une fois que je fis avec elle, je me sentis idiot. Je n’étais pas amoureux, elle ne m’intéressait guère. Pourtant je finis par m’attacher véritablement à cette fille au tempérament de feu, jusqu’à ce que je découvre qu’elle me trompait. Je souffris de cette situation un moment : comment pouvais-je encore faire confiance aux filles après cela ? Mais la douleur fut balayée quand les yeux de Snow se plantèrent dans les miens, quand un sourire angélique se dessina sur ses lèvres. L’été était là, et nous allions entrer au lycée. Nous avions tous les deux grandis et nos rapports étaient bien différents … Plus matures, mais plus réservés aussi. Fini le temps où nous nous tenions la main innocemment pour courir, où l’on se poussait gentiment. Maintenant, quand nous nous touchions, cela avait une toute autre signification. Et une signification que je ne voulais pas deviner.
« Je veux que tu sois mon copain. » me dit sérieusement une fille, durant ma deuxième année au lycée. J’écarquillai les yeux un instant, croyant avoir mal entendu. Mais sa façon d’aborder les choses était si amusante que j’acceptai.
Mes années lycées furent un peu plus compliquées que les précédentes. En effet, c’était le moment de l’adolescence où j’étais en proie permanent aux doutes, je m’énervais pour un rien, avais envie de tout laisser tomber. Je me disputai énormément avec mon père à ce moment-là, lui annonçant officiellement que je ne prendrais pas sa suite dans la société qu’il dirigeait. Être assis toute la journée dans un bureau, très peu pour moi ! Ce dont j’avais envie, c’était de faire du sport. Et ça, mon cher géniteur ne pouvait aucunement le concevoir. S’il ne me déshérita pas et ne me jeta pas hors de la main, ce fut certain qu’il en eut l’idée malgré tout. Jamais je ne l’avais vu aussi en colère, mais je me dis qu’au fond, peut-être qu’un jour il serait fier que je réussisse à faire ce dont j’avais envie comme lui avait réussi avant moi. C’était ce maigre espoir qui m’intimait de me battre pour réaliser mes rêves, même si pour l’instant je n’étais qu’une source de déception à ses yeux. Ma mère elle se contenta d’hausser mollement les épaules et de reprendre ses activités. Je sortis énormément à cette époque de ma vie : les soirées s’enchaînaient, je passais tout mon temps avec mes amis dans des boîtes de nuit branchées d’Adélaïde, chez eux, parfois chez moi … Je cherchais constamment le bonheur là où je pouvais le trouver, même si il manquait toujours quelque chose, ou plutôt quelqu’un, près de moi. Ma copine et moi nous entendions bien. Je m’étais promis de ne plus faire la même erreur deux fois, pourtant je finis par avoir quelques sentiments pour elle. Même si c’était une capricieuse et qu’elle était hautaine, ce n’était pas une garce qui me pourrissait la vie, bien au contraire.
« Il parait que tu vois une fille cet été ? » Je haussai un sourcil, surpris.
« Oui, elle vient tous les étés ici. Elle s’appelle Snow. » Elle éclata de rire et croisa les bras, avant de prendre un air contrarié.
« Il s’est passé quelque chose avec elle ? » Je secouai négativement la tête. Elle parut satisfaire, du moins quelques instants. Puis elle tourna les talons et s’éloigna.
« Je suis énervée. A plus tard. » Ce fut l’une de nos premières disputes.
Nous ne parlâmes pas de cette dispute pendant un moment, jusqu’au début de l’été en fait.
« Attend, on s’est engueulé pour ça et tu vas la voir quand même ? » cria-t-elle, agacée. Je compris que je devais faire un choix. La perdre elle, ou perdre Snow. Or perdre l’une des deux était inenvisageable. Après maintes explications, elle accepta que je la vois et nous ne sous séparâmes pas. Je dus également choisir mon orientation cette année-là. Mon père avait abandonné toute tentative de me faire rentrer dans le droit chemin, tandis que j’avais perdu tout espoir de trouver quelque chose qui me plairait vraiment.
« Hé Caleb, viens un peu ici ! » appela mon professeur de surf depuis le comptoir. Je traînais dans la boutique à la recherche d’une nouvelle planche, la mienne commençant à se faire de vieux os.
« J’ai lu un courrier dont je n’aurais jamais du connaître ne serait-ce que l’existence. Tu sais quoi ? Le gérant de la boutique se casse dans deux ans. Si on ne trouve personne, je vais me retrouver à la rue ! Tu me logeras hein ? » Il continua à parler mais je ne l’écoutai plus. Les idées se bousculaient dans ma tête : je ne savais pas quoi faire, mais j’adorais le sport et notamment le surf. Si le gérant s’en allait, rien n’empêchait que je la reprenne, la gérance. D’autant plus que je serais patron d’une petite entreprise comme mon père l’avait été à ses débuts et je pourrais tout à fait lui donner de l’ampleur. Je souris et abattis mon poing sur le comptoir, avant de murmurer.
« Je reprendrai cette école de surf et tu garderas ta place, ne t’en fais pas. » Ma vie s’adoucit considérablement à ce moment-là car je n’avais plus la pression de trouver quoi faire et mon couple n’était plus en danger. Je passai un agréable mois d’août en compagnie de Snow qui me raconta son entrée au lycée, ses histoires de cœur, ses joies et ses peines. J’étais fou de jalousie mais ne le montrai pas, me contentant de l’encourager. En contrepartie, je tentai de lui rendre la donne en lui parlant de ma propre copine. Contrairement à ceux à qui j’en avais parlé jusqu’à maintenant, la jolie blonde s’enthousiasma quand je lui racontai mon projet de reprendre l’école de surf. Certes j’aurais dû faire des études, mais ce n’était pas ce qui m’intéressait le plus. Et rien n’empêchait que je les reprenne quand je voulais.
« Bon anniversaire Caleb. » dit Hope en m’enlaçant. Ma sœur et moi étions extrêmement proches, même si elle répondait davantage aux idéaux de mon père. Elle était malgré tout la seule en dehors de Snow à s’être enthousiasmée de mon idée et me demanda si elle pourrait prendre des cours gratuitement. Je venais d’avoir dix-neuf ans et un cadeau sublime m’attendait devant la maison.
« J’espère qu’elle te plaira, j’ai eu du mal à choisir. Bon c’est papa et maman qui l’ont achetée, mais c’est quand même moi qui ai choisi. » J’éclatai de rire et m’approchai de la moto, un sourire niais aux lèvres. J’avais tellement rêvé de l’avoir, que la contempler aujourd’hui était comme un rêve. Je me retournai vers Hope et fis un signe de tête en direction de la moto, significatif. Elle se mordit la lèvre et courut s’asseoir derrière moi, hilare. Nous savions que ce que nous faisions était dangereux, qu’on risquait notre vie. Elle avait le casque, je n’en avais pas. Je roulais à une allure effarante pour sortir de la ville, direction une plage un peu à l’écart. C’était si agréable que j’en avais le souffle coupé. Le vent balayait mon visage, le soleil caressait ma peau. La vitesse, le risque, une route longeant la mer … Que demander de plus ? Nous nous laissâmes tomber sur le sable chaud en riant, bras écartés.
« J’ai hâte de voir la tête que fera Snow quand elle la verra ! Tu crois qu’elle voudra l’essayer ? » demanda Hope en regardant les nuages défiler. Je fronçai les sourcils.
« Tu sais que j’ai une copine ? Tu devrais t’intéresser à elle plutôt qu’à Snow, idiote. » Quelques secondes passèrent, durant lesquelles j’écoutai le bruit des vagues se fracasser sur les rochers.
« Je préfère Snow. Elle sourit tout le temps, elle est jolie … Pourquoi tu ne sors pas avec ? » Je lâchai un petit rire.
« Snow est une amie, rien de plus ! » Pourquoi mon cœur s’affola à ce moment-là, je ne voulais pas le savoir. J’avais une copine.
« Je m’occupe de tes affaires de cœur moi, d’abord ? » Elle rit à son tour.
« Je sors avec Gabriel, officiellement. Tu connais Gabriel, non ? Mais à côté il y a Alexander et Finn. Je sais que Sam s’intéresse à moi aussi. » J’écarquillai les yeux, attendant qu’elle me dise que c’était une blague, mais visiblement pas.
Voilà un an que je vivais seul. C’était dans la même rue que mes parents, mais au moins j’avais la paix. Hope passait le plus clair de son temps à la maison, tant et si bien que je lui avais aménagée une chambre à elle. J’avais vingt-deux ans et je gérais l’école de surf depuis trois mois environ. J’avais eu de la chance, je m’y prenais quelques jours plus tard et elle me filait entre les doigts. Mais dans ce monde, ce sont visiblement ceux qui ont de l’argent qui s’en sortent le mieux. Pour la première fois de ma vie, je fus davantage content qu’indifférent de mon statut social. Snow m’apprit que cette année-là, elle ne retournerait pas à Portland.
« Où est-ce que tu vas, alors ? » demandai-je.
« Je reste ici. Je vais faire mes études à Adélaïde. » J’ouvris la bouche pour répondre mais aucun son ne sortit. J’étais heureux, très heureux même, mais ça compliquait mes affaires. Je l’annonçai à ma copine qui eut la réaction à laquelle je m’attendais : elle devint folle de rage et me poussa violemment.
« Quoi ? Elle passe déjà la moitié de l’été avec toi et maintenant ce sera toute l’année ? Tu te fous de moi ?! Il s’est forcément passé quelque chose entre vous, c’est obligé ! Je ne veux plus jamais te revoir. » Le temps que je réalise ce qui s’était passé, elle était déjà partie et avait claqué la porte derrière elle. Je me laissai glisser le long du mur, dévasté. Ça faisait cinq ans que nous étions ensemble et elle s’en allait comme ça. Hope s’assit à mes côtés et posa sa tête sur mon épaule.
« Ca va aller, tu n’es pas seul. Snow et moi on ne te laissera pas déprimer. Et tu devrais sortir avec tes potes, ils te changeront les idées. Tu savais que ça finirait par arriver, n’est-ce pas ?» Hope, du haut de ses dix-sept ans, était très mature. Je confirmai d’un hochement de tête et sortis à mon tour de la maison. Ma sœur avait la clé et faisait sa vie, si elle voulait rester elle en avait le droit. Moi je ne rentrerais pas. Pas maintenant.
En effet, Hope ne me laissa pas le temps de tomber dans le gouffre dans lequel je m’efforçais de tomber. J’avais envie de souffrir, de digérer cette perte. Or elle me traîna partout, m’obligea à faire tout ce qu’elle avait à faire en sa compagnie. Nous allâmes faire du shopping, au cinéma, fîmes de la moto ensemble comme nous l’avions fait le jour de mon anniversaire.
« Au moins tu ne seras pas tenté de te planter, tu ne voudrais pas me tuer n’est-ce pas ? » Je dus bien avouer qu’elle était extrêmement maligne et pensait à tout. Sa présence me rassura, tout comme celle de Snow. Si au début je fus un peu distant, je me rapprochai de nouveau d’elle. Notre relation prit un tournant nouveau : nous nous tournions autour, nous embrassions, nous cherchions. Pourtant nous n’étions pas ensemble. C’était un jeu entre nous, un jour nous nous aimions, l’autre non. Je compris à ce moment-là que toutes les douleurs du monde ne pourraient pas surpasser celle de perdre Snow, ni même le bonheur que je ressentais à ses côtés. Elle guérit mes blessures comme elle l’avait fait auparavant. Trois années passèrent, et chaque jour nous nous rapprochâmes davantage. Mes relations avec mon père devinrent moins tendues quand il comprit que j’étais épanoui et que mon commerce fluctuait. J’avais fait rénover l’école, acheté du bon matériel et payé un professeur en plus. Nous avions un grand succès auprès des touristes du monde entier. En un an, je ne pensai presque plus du tout à mon ex. C’était une histoire ancienne, j’avais tourné la page. A vingt-cinq ans, je ne devais pas vivre dans le passé pour me concentrer sur mon avenir. J’étais malgré tout resté un enfant, j’adorais m’amuser et faire la fête. Une vie sans mes amis aurait été insupportable. Si je ne pouvais pas profiter de la vie, je ne vivais pas vraiment.
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