When it all falls apart

Le coeur comprimé et un bleu à l'âme, Maëlynn vagabondait dans les rues de Rundle Street en ce 31 Octobre. Elle ne savait ce qui lui avait filé le blues ce soir-là, elle d'habitude si pétillante, mais ce soir elle n'était pas d'humeur, elle ne l'était plus... La carapace de petite fille à papa qu'elle entretenait s'effritait, laissant apparaitre la petite fille fragile qu'elle était au fond d'elle et qu'elle s'évertuait sans cesse à refouler. Au delà des apparences, Maëlynn n'était pas cette petite pimbêche superficielle qu'elle montrait aux yeux de tous, ni même cette fille pleine d'assurance et vénale qu'elle montrait à ses amis. Non, Maëlynn était blessée, meurtrie par l'attitude de son père, le manque maternel d'une mère et surtout elle n'arrivait pas à combler le trou béant qu'elle avait dans la poitrine, celui qu'elle aimerait remplir d'affection, celle de son père... Il n'avait été là que très peu pour elle durant son développement, l'utilisant plus comme un objet afin de se glisser dans les bottes du maire en jouant la carte du papa célibataire... Du coup, elle surcompensait, cherchant le regard des autres, l'amour des hommes et leur considération.

Mais ce soir avait été différent, c'était comme si ce qu'elle tentait de dissimuler depuis des années s'était montré au grand jour, ce soir, elle avait aperçut la Maëlynn creuse et vide qu'elle bâtissait pour les autres, la joyeuse petite fille de Maire parfaitement à l'aise dans ses souliers et cette fille sans fond la répugnait. Sa décente vers l'enfer ce soir, avait commencé par le mot griffonné que son père avait laissé sur le comptoir de la cuisine. Comme d'habitude il ne serait pas là ce soir pour le diner et dans le même temps il décommandait le repas qu'ils avaient prévu ensemble le week-end même. Elle haussa les épaules comme si cela lui importait peu, elle avait l'habitude et pour une fois, il avait laissé un message. Mais au fond d'elle la plaie qu'elle avait au coeur s'élargissait un peu plus... Et puis finalement, elle s'était préparée pour aller à sa soirée chez une de ses amies du lycée. Une soirée déguisée dans une des maisons les plus huppées de la ville. Delilah sa collègue de travail et rivale serait surement elle aussi présente, elles avaient des amies communes de cette époque. Pour l'occasion elle enfila une robe noire, bustier avec de la dentelle. elle se lissa les cheveux et traça une ligne sur sa gorge de faux sang, comme si elle avait été égorgée...

La soirée débuta sans accroche, l'une des convives en avait profité pour annoncer ses fiançailles et tout le monde s'en était réjouit, d'ailleurs au fur et à mesure de la soirée l'attention se portait exclusivement sur elle et la morosité gagna peu à peu la brunette qui avait besoin du regard des autres pour exister. L'alcool aidant, elle commença à remettre tout en question, apercevant la noirceur de son âme et finalement sa solitude. Elle sonnait faux. Combien de réels amis avait-elle ? Ceux qui ne l'aimait pas pour sa position sociale ou la taille de son porte-feuille ? Il y avait bien Tyler ou Marley, mais même avec eux, il y avait eu des hauts et des bas et quelque chose s'était fracturé même avec celle qu'elle considérait comme sa soeur... Même au boulot elle avait réussi à exaspérer une bonne partie de l'équipe... Liam, Lexie, et même en Delilah elle voyait une rivale... C'est ainsi qu'elle quitta la soirée, morose et pleine de sombres pensées. Elle erra dans les rues jusqu’à se retrouver au cimetière de Rundle Street.

Elle n'en avait jamais parlé à personne, mais il lui arrivait fréquemment de venir ici. C'était son jardin secret, elle n'était pas sûre que quelqu'un comprendrait qu'elle vienne pleurer sur la tombe d'une personne qu'elle n'avait jamais connu mais cela lui faisait le plus grand bien... C'était encore mieux que se confier à son journal intime ou les séances chez le psy qu'elle avait prise dans son adolescence pendant sa crise d'anorexie. La brunette s'agenouilla près d'une tombe qui ne payait pas de mine, elle était grise, petite et dépourvu de fleur... Et pourtant, c'était celle de sa grand-mère, celle qui avait enfanté le maire de cette ville... Astoria. Maëlynn ne l'avait jamais connu elle était partie bien avant que Maëlynn naisse et que son père soit prospère. Mais elle s'en était toujours sentie très proche, c'était la seule personne dont son père parlait avec compassion, alors pendant son adolescence, elle avait pris l'habitude de venir se confier à elle, quand elle n'allait pas bien, cherchant des réponses à ses questions... A peine caressa-t-elle la pierre tombale du bout des doigts que les larmes coulaient le long de ses joues. Elle se laissa aller quelques minutes, fragile, elle avait besoin de redevenir la petite fille innocente qu'elle était. Elle sanglota un bon moment avant que des bruits de pas ne l'interrompe. Elle sentit la personne se figer et toussoter. Lorsqu'elle dénia regarder qui était là, elle se figea de stupeur. Liam. Il était bien la dernière personne qu'elle aurait aimé voir ici, enfin surtout dans un tel état de faiblesse. Elle se redressa d'un bond comme prise sur le fait. Elle ne lui ferait pas le plaisir d'être à la merci de son ironie et alors qu'elle se préparait mentalement à répliquer à l'un de ses quolibets, elle fut étonnée qu'il demande simplement comment elle allait. Surprise, elle fut assaillit par des émotions contradictoires et pendant une infime selon elle eut même l'idée de se jeter dans ses bras et de continuer d'y pleurer. Mais elle chassa rapidement cette idée, surprise d'avoir pensé à cette éventualité. Elle essuya une de ses larmes rageusement, elle était dépitée et honteuse de se montrer dans un tel état de faiblesse. C'est pourquoi elle ne put s'empêcher de répliquer, elle ne savait jamais comment se comporter avec lui. "Parce que maintenant tu te soucis de mon bien-être Liam ? Ne t'en fais pas, tu ne seras pas puni, si tu ne joue pas les bons samaritains. " Elle le fixa un court instant, tentant de le déchiffrer, ce qui était impossible, il semblait impassible. Ce soir, la colère n'était pas là, elle n'avait pas la force de se battre, elle espérait juste qu'il parte, qu'il la laisse tranquille et en même temps elle le voulait auprès d'elle. Sa voix avait été tremblante malgré le contrôle qu'elle avait tenté d'y mettre. Elle renifla, puis elle entendit un craquement sinistre, elle détourna subitement son regard vers une zone d'ombre, d'où elle avait identifié le bruit. Elle fut choquée de voir apparaitre une tête blonde qu'elle ne connaissait que trop bien. Décidément ce soir, c'était son jour de chance ! " Lucan ? "

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Cherchez au fond de mon âme,
vous tomberez plus bas que vous ne l’êtes déjà.

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When it all falls apart

"Je ne me fiche pas de ce que tu ressens Maëlynn..." Elle resta stupéfaite et troublée, elle préféra baisser les yeux et ramena ses bras contre sa poitrine, protectrice. C'était la première fois que l'un comme l'autre exprimé autre chose que de la simple rage. Bien évidemment ils avaient bien leur propre manière de le faire. Elle se sentait toute chose de savoir qu'il tenait peut-être tout de même à elle, qui la considérait comme une vraie personne et non pas seulement sur qui défoulait ses nerfs, les trois quarts du temps. Pour le coup elle resta sans mot et presque timide. Il la déstabilisé et elle se mordit discrètement la lèvre, réfléchissant. Finalement il lui épargna la dure épreuve de relancer le débat, il reprit la parole lui-même pour être cette fois aussi cassant que d'habitude, préférant la laisser seule. Une rage sourde venait de naitre peu à peu en elle, une rage contradictoire, une envie de l'envoyer promener, mais en même temps, une envie de le retenir. Elle lui en voulait de l'ignorer autant, de la traiter de la sorte. Au fond, et elle ne comprenait pas pourquoi ça la blessait autant. Elle avait toujours su que sa relation avec Liam n'était pas saine, elle essayait de la simplifier en se disant qu'il l'était l'ennemi numéro 1. Cependant, c'était beaucoup plus complexe, la plupart du temps elle n'arrivait pas à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait. Cette envie destructrice de lui faire du mal, de le blesser, mais aussi cette irrépressible envie de l'avoir constamment près d'elle. Il n'avait décidément pas une relation normale de patron-employée. Bouillonnant, elle n'eut cependant, rien le temps de dire entendant un bruit provenant des arbres.

Maëlynn resta coite lorsque Lucan apparut à la faible lumière des lampions disposés dans le cimetière à l'occasion d'Halloween, la ville n'avait vraiment rien laisser au hasard pour l'occasion. Elle laissa échapper son nom, surprise. Décidément c'était bien sa soirée, elle les collectionnait. Voilà qu'elle se retrouvait dans une situation fâcheuse. Non seulement, elle se retrouvait dans un état vulnérable aux yeux des deux hommes qui comptaient actuellement le plus dans sa vie et avec lesquelles elle aimait jouer ou se battre verbalement. Face à eux, elle était souvent en position de pouvoir, et là elle perdait tout crédit. Et puis deuxièmement, elle ne savait pas pourquoi mais elle n'avait pas envie qu'ils se croisent et se rencontrent. Elle ne voulait pas que Liam croit qu'elle était avec Lucan et inversement. Pour ajouter un peu plus de poids à ses pensées et pressentiments, une jouxte verbale entre les deux hommes débuta. Impuissante, elle ne put s'empêcher de regarder tour à tour les deux hommes. Surprise que Liam réplique avec autant de véhémence, elle n'arrivait pas à comprendre, pourquoi n'avait-il pas tout simplement lancé une de ses phrases pleines de sens et partir ensuite ? Elle ne le comprenait pas et secrètement, elle espérait qu'il reste pour elle. Elle sentit Lucan, venir prêt d'elle, à ses côté. Elle répondit à son regard interrogateur par un petit hochement de tête et un petit sourire en coin, lui signifiant qu'elle allait bien. Finalement, Liam la fustigea à nouveau. Cette froideur, cette façon de la haïr, ce détachement, elle avait l'étrange envie de le secouer, de le réveiller, de le faire réagir. Faisant un pas en avant vers lui, elle riposta sous l'effet de la colère." Oui Liam t'es un imbécile de te comporter ainsi ? " Elle lui jeta un regard noir. Il ne savait elle-même pourquoi elle avait dit ça, comme si elle voulait qu'il réalise qu'au fond il lui faisait du mal. Mais la présence de Lucan était de trop pour battre ses démons intérieurs. D'ailleurs, un bruit sinistre coupa toute conversation, Liam se ravisa. Le bruit avait été sourd et en même temps comme s'il avait infecté chaque cellule de leurs corps. Ils entendirent un craquement sinistre, un grondement. Une chouette qui hululait se tut, le vent se leva rapidement. Un silence de mort suivit. Pétrifiée et osant prendre à peine la parole, Maëlynn se rapprocha de Lucan, et lui saisit le bras, comme si elle cherchait du réconfort et une protection. " Vous avez entendu ? C'était quoi ça ? " murmura-t-elle. Elle était terrorisée, elle avait un mauvais pressentiment, comme si cette journée pouvait être encore pire.

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Cherchez au fond de mon âme,
vous tomberez plus bas que vous ne l’êtes déjà.

Oui, j'étias un imébicile, Maelynn avait sans doute raison dans le fond. Seulement je préfèrais de loin qu'elle ne voit que ça en moi. Après tout, je pouvais être autre chose, un autre homme que ce débile de patron qu'elle voyait régulièrement en face d'elle. Je n'avais rien à lui prouver, ni à elle, ni à son débile de petit ami, du moins s'il l'était. Certes, au fond, j'aurais aimé que Maelynn voit un autre homme en moi, qu'elle voit celui que pouvait voir Norah ou encore Lexie mais tant pis, elle n'avait jamais cherché à le voir elle non plus. Elle s'amusait avec moi comme une petite fille avec une poupée barbie. Un coup elle se montrait aimble et agréable et le lendemain, elle devait une vrai furie qui me détestait. Elle ne méritait certainement pas de voir le vrai Liam, celui que peu de gens avaient la chance de voir. Elle ne méritait sûrement pas que je m'accroche à elle à ce point. Finalement, peut être que son jeune âge expliquait la situation complexe. En même temps, je savais très bien, au plus pronfond de moi, que si je m'attachais à cette fille à ce point, c'était justement parce qu'elle était un mystère. Parce que je n'arrivais pas à la cerner et ainsi, elle ne risquait pas de me cerner non plus. C'était finalement rassurant de m'attacher à cette fille. Elle ne me sautait pas dans les bras en me disant "je t'aime" trois mois après. Cependant, une fille comme elle, était un très gros risque pour mon coeur finalement sensible. Je n'ai pas répondu à sa remarque, après tout, à cet instant précis, je ne voyais pas bien quoi rajouter. J'ai donc décidé de partir mais un bruit sourd, vraiment effrayant, surtout un soir d'halloween, avait retentit. Je m'étais arrêté. Plus par surprise que par réelle peur. Je n'ai jamais été peureux. Même gamin, j'étais très rarement éffrayé. Pour moi, iul ne s'agissait de rien de plus qu'un ado ou gosse qui s'amusait à nous faire peur. Après tout c'était le soir d'Halloween et le cimetière avait l'air pas mal habité ce soir, la preuve nous étions déjà trois à l'intèrieur de celui-ci. J'aurais dû partir, seulement, la voix de Maelynn qui avait l'air apeuré me dictait de rester. C'était une erreur, après tout, elle était avec Lucan, il allait prendre soin d'elle. Je n'en croyais rien ! La confiance que j'avais en lui était réduite à zéro dans ce genre de situation. Je souris ironiquement devant sa remarque. Ne préférant finalement rien répondre. Il était tout d'un coup devenue totalement ridicule. Jusqu'à maintenant il avait plutôt le sens de la répartie mais alors là, il devenait clairement pitoyable. De plus, j'avais vu, d'un très mauvais oeil certes, Maelynn s'approcher de lui pour venir le serrer un peu plus fort et ce crétin, n'avait rien trouvé de mieux à faire que de me rembarer au lieu de rassurer la jeune femme qui se trouvait à ses côtés. Ah ces jeunes, il faut vraiment tout leur apprendre !

C'est alors qu'un autre bruit sourd ce fit entendre, bien plus fort que le premier cette fois, suivit cette fois ci de deux grondements. Je n'étais toujours pas effrayé, continuant d'être persuadé qu'il s'agissait du jeu de deux gamins voulant fêter Halloween dignement. Quoi de mieux que d'effrayer trois adultes, dont une jeune femme venue ce receuillir sur la tombe de...J'ai jeté un coup d'oeil rapide sur la tombe. Brentwood et vu la date de naissance indiqué, il devait s'agir de sa grand mère. J'ai alors regardé tendrement Maelynn, ça devait être la première fois que je la regardais comme ça. Esperons qu'avec cette peur qui l'envahissait, elle n'avait rien remarqué. Surtout que je me suis vivement repris. Seulement voilà, savoir qu'elle pleurait le décés de quelqu'un était difficile à supporter pour moi. Je ne voulais pas qu'elle souffre et je savais trop à quel point ça pouvait être difficile. J'avais perdue Elena et moi aussi, je l'avais pleuré un certain nombre de fois. J'allais d'ailleurs souvent sur sa tombe pour me receuillir mais maintenant que je vivais ici, je ne pouvais plus le faire et je dois l'admettre, parfois ça me manquais. Je me suis alors approché de Maelynn, ne prêtant plus aucune attention au jeune Lucan. Après tout, il était totalement inintéressant, très bien je ne m'en occupais plus. "Ceux sont des gamins qui s'amusent pour Halloween Maelynn, rien de plus." dis je d'un ton calme, ni trop doux, ni trop agressif. Je me suis alors reculé légèrement, regardant autour de moi. "Bon les gars, votre jeu a assez duré et ce n'est pas très sympa d'effrayer les jolies dames, rentrez faire joujou chez votre mère !" dis je en ne m'adressant à personne, du moins pas réellement puisque je ne voyais rien ou du moins pas grand chose.

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